• Pourquoi on ne doit jamais travailler avec les bras en hypertension?

    Pourquoi on ne doit jamais travailler 
    avec le bras en hypertension ?

    Le bras ne doit pas être en hypertension à la fin de l’exécution du coup de poing, d’abord pour une question de préservation de vos articulations et ensuite parce que d’un point de vue biomécanique, un muscle a un maximum d'efficacité lorsqu'il n'est ni trop allongé, ni trop raccourci. C'est dans sa position intermédiaire que le muscle est capable de mettre en jeu un maximum de ponts chimiques entre les filaments d'actine et de myosine qui le composent. La force exercée par le tendon du triceps par rapport à l'articulation du coude est optimale en légère flexion du coude, et non en hypertension. 
    Lorsque votre coude est en hypertension, le triceps est fortement contracté, de ce fait le biceps se contracte aussi pour compenser la contraction du triceps, or cette contraction du biceps rend le bras plus fragile au pliage.
    Voyons à présent le côté neurologique de l'histoire. Sans influx nerveux, un muscle est flasque, sans tonus. Il existe une boucle réflexe simple, la plus simple de l'organisme, entre les récepteurs à l'étirement situés dans les muscles (les fuseaux neuro musculaires), la moelle épinière et les muscles. Étant simple, cette boucle est aussi la plus rapide : le moindre étirement du muscle est contrecarré par une contraction réflexe puissante et quasi instantanée. C'est cette boucle réflexe que le médecin explore lorsqu'il frappe sur le tendon sous la rotule du genou. Notre système nerveux supérieur inhibe en permanence cette tendance au spasme musculaire en agissant sur les neurones des boucles dans la moelle et aussi directement sur les fuseaux neuromusculaires. Chez une personne hémiplégique par destruction des aires motrices du cortex cérébral (donc de l'étage supérieur), les muscles deviennent hypertoniques par perte des voies corticales inhibitrices du tonus.
    Donc, un muscle connecté à une moelle épinière libérée des influences inhibitrices du cortex a comme caractéristique de maintenir sa longueur stable, en luttant puissamment et rapidement contre toute tentative d'allongement.
    Nous voyons donc que la puissance de notre bras réside dans le fait qu'il faut laisser un réflexe inférieur jouer en cessant de l'inhiber avec notre cerveau, et non utiliser une action volontaire qui passe par les centres supérieurs et fait des dizaines de relais entre les neurones. Si je fais confiance à ma moelle épinière pour maintenir mon articulation dans une position donnée, elle le fera, car c'est sa fonction.
    En d'autres termes, plus JE VEUX garder mon bras droit, moins j'y arrive, car j'utilise mon cortex dans l'acte volontaire. Si au contraire je laisse mon corps faire, il y parviendra sans effort. C’est un des secrets du bras impliable.
    PS: Cet avertissement est également valable pour l'articulation du genou.